La nutrition en entreprise : un levier de performance plus puissant que le sport ?

Il est communément admis que l'alimentation équilibrée et l'exercice physique sont les piliers d'une vie saine et permettent notamment de retarder l’apparition des maladies chroniques comme le diabète, les risques cardio-vasculaires et même la dépression.
Mais dans le contexte professionnel, lequel de ces deux éléments a le plus d'impact sur la performance et le bien-être des employés ? Plongeons dans les données scientifiques et les études de cas pour le découvrir !

Quand la santé va, tout va !

Une étude de l'Ifop en mars 2021 souligne que la santé physique est un indicateur clé de l'engagement professionnel. Dans cette étude, on découvre notamment que les salariés en mauvaise santé sont quatre fois plus insatisfaits de leur situation en entreprise que ceux en bonne santé (63% contre 17%). Le dicton "quand la santé va, tout va" n'a jamais été aussi pertinent. L'accumulation de troubles chroniques peut rapidement transformer les petits pépins du quotidien en obstacles insurmontables pour les employés. Face à cette réalité, il n'est guère surprenant que de nombreuses entreprises intensifient leurs efforts pour améliorer le bien-être physique de leurs collaborateurs.

La lutte contre la sédentarité est en marche ! et ça marche…

L'offre de services sportifs aux employés, que ce soit sur site ou via des partenariats avec des salles de sport par exemple, est en nette augmentation. Ces avantages, autrefois considérés comme des "plus", sont devenus quasiment la norme aujourd'hui pour les entreprises en quête de talents.

Et ce n'est pas simplement un geste bienveillant de la part des départements RH, c'est aussi une stratégie astucieuse. En effet, promouvoir l'activité physique en milieu professionnel peut ainsi booster la productivité jusqu'à 9%, selon une étude du Medef-CNOSF de 2015.

Et la nutrition dans tout ça ?

Les États-Unis, souvent pionniers en matière de pratique RH, ont élevé l'art des "benefits" ou avantages extra-salariaux, à un niveau supérieur. Mais curieusement, aux USA comme dans le reste du monde, le sport n'occupe pas la première place dans cette liste d'avantages; c'est l'accompagnement nutritionnel qui est plébiscité.

À travers la prise de poids, les carences en micronutriments, mais aussi la modulation du microbiote, les mauvaises habitudes alimentaires augmentent à la fois nos tensions physiques et psychologiques jusqu'à 50 %. L'étude menée par l’American Psychological Association montre qu'un régime anti-inflammatoire peut réduire de 40 % les symptômes des troubles dépressifs. Il s'agit d'un effet deux fois plus important que l'augmentation de l'activité physique, qui ne peut le moduler que de 20 %.

La nutrition, un choix plébiscité par les salariés français.

On pourrait facilement penser que la France, patrie de la gastronomie, n'a pas besoin de se focaliser sur la nutrition en entreprise. Mais ce serait confondre gastronomie et nutrition. Même si l'on pourrait supposer que les employés français n'ont pas besoin d'être guidés vers une alimentation plus saine, les données suggèrent le contraire.

L’’étude réalisée par Opinionway pour GYMLIB en 2018 dévoile une réalité inattendue: 81% des salariés français voient dans une alimentation équilibrée le facteur clé pour booster leur bien-être professionnel.

Ce chiffre éclipse même l'impact du sport (64%), de l'engagement professionnel, et même celui accordé à l'équilibre travail-vie personnelle. Surprenant, n’est ce pas?

La nutrition au travail: bien plus qu'une question de cantine et de chèques restaurant.

Trouver une option de repas rapide, saine et abordable peut s'avérer plus complexe qu'il n'y paraît, surtout en l'absence de restaurant d'entreprise. Le rythme effréné de la vie professionnelle laisse souvent peu de marge pour des repas équilibrés et contraint aujourd'hui encore beaucoup de salariés français à "manger sur le pouce”.

Évidemment, une cantine de qualité en entreprise est un premier pas vers une alimentation plus saine et éco-responsable, et les entreprises ont fait des progrès considérables en la matière ces dernières années. Cependant, à l'ère du télétravail, des horaires flexibles et des déplacements professionnels, combien de repas sont effectivement pris sur le lieu de travail? Trois, quatre, voire cinq sur les 21 repas hebdomadaires? Une portion somme toute minime qui laisse les employés à leur propre sort pour la majorité de leurs repas.

Cela explique pourquoi, en France, 52% des employés souhaitent que leur entreprise mette en place des services pour les aider à mieux gérer leur alimentation, selon le Baromètre santé et qualité de vie au travail de 2019 par l'IFOP et Malakoff Médéric Humanis. Une demande pour le moins inattendue, qui mérite réflexion!

Les preuves scientifiques s'accumulent : investir dans la nutrition des employés, c'est rentable!

Les dégâts d'une alimentation déséquilibrée se manifestent rapidement. Qui n'a jamais ressenti ce fameux "coup de barre" en début d'après-midi ou ces fringales qui perturbent la concentration? Une étude récente de 2022 menée par des chercheurs de la Caroline du Nord établit un lien direct entre la qualité nutritionnelle du repas de la veille et les niveaux de stress physique et émotionnel le jour suivant.

On pourrait supposer que les professionnels de la santé bénéficient d'une nutrition optimale, mais la réalité est parfois tout autre.
Une étude de Plotikoff de 2017, portant sur plus de 500 000 salariés du secteur hospitalier, démontre que, même dans ce milieu, les carences nutritionnelles sont fréquentes et ont des conséquences directes sur la productivité. Les résultats des chercheurs démontrent qu'une déficience en vitamine D augmente de 50% le "présentéisme contemplatif," soit les périodes d'inactivité au travail. Des données d'autant plus alarmantes qu'on estime que 70% de la population française souffre d'un déficit en vitamine D. Par ailleurs, des recherches australiennes ont mis en évidence l'efficacité d'une cure de vitamines du groupe B sur 12 semaines pour réduire significativement les niveaux d'anxiété, de dépression, de colère et de fatigue, avec une diminution de plus de 30% par rapport à un placebo (Source: Staugh, 2011; PubMed).

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