Quelles sont les analyses biologiques efficaces pour détecter une inflammation de bas grade ?
Comme expliqué dans nos articles précédents, l'inflammation de bas grade reste encore parfois difficile à détecter.
Plusieurs marqueurs biologiques peuvent néanmoins aider à détecter cette inflammation. Les principaux marqueurs d’une inflammation de bas grade liée à l’obésité sont les suivants :
- la CRP ultra-sensible, dont l’élévation traduit l’existence d’une inflammation de bas grade, notamment l’inflammation des parois artérielles qui peut mener à un accident cardiaque [49].
- les acides gras érythrocytaires, afin d’évaluer l’impact des apports lipidiques sur l’équilibre des acides gras polyinsaturés omega-6/omega-3, équilibre fondamental dans l’homéostasie structurelle et anti-inflammatoire de l’organisme.
- l’homocystéine est un acteur majeur des processus de méthylation indispensables au métabolisme cellulaire, dont le taux peut refléter une carence en vitamines B6, B9 ou B12 et dont un taux élevé est un signe d’alerte inflammatoire au niveau vasculaire.
- la LBP (LPS Binding Protein) est la protéine de liaison des lipopolysaccharides, composants antigéniques majeurs de la paroi externe des bactéries à Gram négatif, plus communément appelés LPS. Une LBP augmentée est le signe d’une dysbiose à bactéries Gram négatives et d’une hyperperméabilité intestinale source d' une inflammation.
- la calprotectine fécale (CF) est un biomarqueur qui permet de discriminer avec une bonne sensibilité et spécificité la présence de lésions muqueuses du tube digestif (par exemple : ulcérations dans le contexte d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin – MICI).
- la ferritine est une protéine de l'inflammation, elle joue un rôle anti-inflammatoire par la séquestration du fer limitant ainsi le stress oxydant. Sa synthèse est fortement augmentée sous l'influence d'interleukines et du TNF en cas d’activation macrophagique.
Autres marqueurs et analyses complémentaires permettant d’affiner la détection et le suivi d’une inflammation de bas grade :
- l’indice HOMA et QUICKI qui permettent de mettre en évidence une résistance et un niveau de sensibilité à l’insuline avant même l'apparition du diabète et ainsi de proposer au patient des mesures hygiéno-diététiques, voire l'introduction d'un traitement pour diminuer l'insulinorésistance. Un indice HOMA supérieur à 2,4 diagnostique d'une insulinorésistance.
- la vitamine D, paramètre majeur de par ses multiples implications santé, notamment en modulant certains lymphocytes tels que les Treg directement impliqués le contrôle de la réaction inflammatoire [22].
- le zinc, cofacteur de plus de 300 enzymes et particulièrement impliqué dans les défenses antioxydantes et dans le soutien de l’immunité.
- le sélénium, acteur important de la protection antioxydante en qualité de cofacteur de la glutathion peroxydase.
- La zonuline est le seul médiateur physiologique connu pour réguler de façon réversible la perméabilité intestinale via les jonctions serrées entre les entérocytes de l'épithélium digestif. Il s'ensuit une augmentation de la perméabilité intestinale ou leaky-gut-syndrome, impliquée dans de nombreuses pathologies chroniques de l’intestin
Références bibliographiques
[22] Serum vitamin-D predicts insulin resistance in individuals with prediabetes; Deep Dutta, Indira Maisnam, Ankit Shrivastava, Anirban Sinha, Sujoy Ghosh, Pradip Mukhopadhyay, Satinath Mukhopadhyay, Subhankar Chowdhury; 2013 Dec; https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24521626/
[49] Clinical application of C-reactive protein for cardiovascular disease detection and prevention; Paul M Ridker; 2003 Jan 28; https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12551853/